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Comment juger de la réussite dans l'apprentissage des langues ?

Écrit par James Holden et traduit de l'anglais par Gwen Holden (holden formations)

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En tant que professeur/formateur d'anglais et étudiant en français, on m'a souvent demandé (et je me suis souvent posé la question), quel est l'objectif principal de l'apprentissage d'une langue étrangère ? Je pense que la réponse tombe sous le sens, même si d'après mon expérience personnelle atteindre cet objectif est moins évident et demande un effort conséquent et continue ! Je pense, en effet, que pour la grande majorité des gens, réussir à apprendre une langue étrangère revient à se faire comprendre et à comprendre ce qu'il se passe dans la plupart des situations.


Il y a environ deux ans, avant de déménager d'Australie pour la France, j'étais en vacances-randonnée dans les Pyrénées. Lors d'une soirée étape, nous nous sommes arrêtés dans un gîte tenu par un couple anglais et je leur ai demandé comment ils avaient fait, au tout début, pour parler français. Ils m'ont répondu que les débuts avaient été difficiles et que pour se simplifier la tâche (et pour se sentir un peu moins dépassés par la tâche), ils avaient utilisé seulement le présent pendant les six premiers mois environ, en complétant les verbes par des mots comme "demain" ou "la semaine dernière" pour parler du futur ou du passé. Bien que leur français n’était pas correct à 100%, cette technique leur a permis de se faire comprendre dans la vie quotidienne en attendant qu'ils puissent améliorer leur niveau de français.

Il est important qu'un.e étudiant.e en langues étrangères ne se soucie pas trop de commettre des erreurs. Commettre des erreurs est tout à fait normal et est même essentiel pour apprendre et s'améliorer. Ma trop grande inquiétude face à mes erreurs m'a empêché de parler français de nombreuses fois. Je me suis rendu compte que pour dépasser cette peur, je devais me mettre volontairement dans des situations où je n'avais pas d'autre choix que de parler français et de (je vous laisse deviner) commettre des erreurs. De cette façon on apprend très vite ce dont on a besoin pour se faire comprendre. La seconde partie (à savoir comprendre ce que les autres disent) est, pour ma part, plus complexe et repose sur plusieurs critères : le sujet et l'intérêt que j'y porte, l'accent des gens, la vitesse et le volume de la parole, et en grande partie mon état de fatigue. Mais la compréhension s'améliore grâce à l'exposition aux nouveaux mots et expressions et à l'écoute active.


Je pense que du côté des professeurs il est très important de savoir passer sur les détails et d'aider les apprenants à ne pas se noyer dans un verre d'eau. Il n'y a rien de plus décourageant pour un apprenant qui s'essaie à une nouvelle langue que d'être sans cesse interrompu, à chaque erreur, aussi mineure soit-elle. Je laisse généralement les personnes parler et je reviens ensuite sur les points essentiels, en particulier ceux qui interfèrent avec le sens. Prenons en exemple la prononciation. Les francophones trouvent difficile de prononcer le son "th" en anglais et utilisent souvent "z" dans des mots comme "their" ou "the". Cet ajustement de la prononciation ne rend pas les mots incompréhensibles. Après tout, beaucoup d'Irlandais prononcent "th" comme un simple "t" and la majorité du monde anglophone n'a aucun problème à les comprendre ! Lorsque que l'apprenant aura progressé, nous pourrons commencer travailler sur ces détails, selon ses objectifs personnels.

Bien entendu, le seul moyen d'atteindre les objectifs de comprendre et se faire comprendre est de s'exercer, de s'exercer plus, et de s'exercer encore. Permettez-vous de commettre des erreurs. Et pour les étudiants comme pour les professeurs : passez sur les détails pour ne pas vous noyer dans un verre d'eau !

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